Ma pratique des dix dernières années explore les potentialités de la machine comme entité créatrice. En utilisant les outils de la programmation informatique et de l’intelligence artificielle, je conçois des installations génératives qui traduisent des phénomènes imperceptibles à échelle humaine en nouvelles formes narratives. Au croisement des arts et de la science, mon travail interroge les flux, les espaces de silence et les traces invisibles qui composent notre rapport au monde. 

Cette démarche s’ancre dans un parcours où les notions de langage et de mémoire ont toujours occupé une place centrale. Avant d’exploiter les systèmes autonomes, j’ai travaillé le livre d’artiste, les arts d’impression, la photographie et le son comme autant de supports pour capter et recomposer des fragments d’expériences, de souvenirs ou d’absences. Collecter, classer, transcrire : ces gestes étaient déjà une façon de donner forme à l’invisible. 

Ainsi, mon travail s’est transformé sans se détourner de sa quête initiale. Des premiers assemblages textuels aux dispositifs génératifs, il s’agit toujours de révéler ce qui se dérobe, d’explorer les narrations latentes et de jouer avec les seuils du perceptible.